Les pensées de Justine César... Ecrit sur les choses de la vie
Ce jour là, je sent que quelque chose ne va pas.
Les gouttes de pluie de plus en plus fortes, dévalent sur ma tête, à l’intérieur de moi, elles résonnent comme jamais.
Je connais bien cette saison, où les fortes précipitations s’abattent sur ma région du Saguenay.
Normalement en été, le soleil apparaît timidement alors que les gigantesques nuages noirs prennent possession du ciel. Pourtant,ce jour là, il a totalement disparu sous l’épaisse couche de cumulonimbus.
Il fait sombre, comme si un couvercle était posé sur la ville de Chicoutimi, je n’ai jamais vue cela avant!
Je n’ai pas peur, après tout je suis faite comme les autres autour de moi, alors haut perchée, je vais juste admirer le spectacle que ces nuages menaçant vont m’offrir.
La chute des gouttes de pluies commencent à taper très fort sur moi, mais je suis forte et supporte sans broncher.
De là où je me trouve, je vois tout, je sent tout. Derrière moi, les chutes d’eau coulent avec une force impressionnante que je ne connaissais pas.
Mes fondations sont solides, et je dois tenir bon!
Plus le temps passe, plus le ciel noir se vide de tout son poids. Il lâche sans interruption des milliers de litres d’eau ravageant tout sur leur passage.
Je regarde avec désolation les rues disparaîtrent, noyées en quelques minutes.
Encore plus fort autour de moi, les chutes s’intensifient, la moitié de mon corps est englouti à présent, mais je tiens bon, je suis forte!
Devant moi, je regarde le défilé des habitations emportées par ce déluge. J’entends des craquements de bâtiments, des cris d’humains, les sirènes des camions de pompiers hurlent, les hélicoptères volent au dessus de ma tête, je suis la seule aux premières loges ...
En voyant tout ça, je me demande quand sera mon tour?
Je n’en ai plus pour très longtemps, je résiste, je dois tenir coût que coûte !
Ceux qui me voient de l’autre côté, attendent sûrement ma chute, car je suis seule à présent encore debout. Les autres ont toutes été emportées par les eaux diluviennes de ces deux jours et deux nuits interminables.
Enfin... c’est fini! Le calme est revenu.
Il ne reste que moi, les eaux se sont retirées, et me voilà unique!
Je suis la plus forte, je suis la plus solide.
Mes fondations ont supportées le plus terrible des déluges jamais connus par ici.
Ma force ne m’a jamais abandonnée, je suis célèbre,
Je suis la petite Maison Blanche!
